3 solutions pour 3 scénarios d’usage
Je vais présenter ici mes différents moyens de protéger mon appareil de la pluie, que je l’utilise à main levée ou sur ma cage.
Lorsqu’il pleut ou qu’il y a risque de projections d’eau, je suis de l’avis de prendre toutes les protections nécessaires pour éviter tous dommages, car ce sont mes outils de travail principaux et que je n’ai pas l’argent pour les remplacer.
Il est aussi important de savoir qu’aucun fabricant n’acceptera un remplacement sous garantie sur un appareil ayant subi des dégâts liés à l’eau, qu’importe la tropicalisation du modèle. Autant prendre des précautions.
Comme toujours, une liste de tous les autres articles de ce blog est disponible ICI.
Introduction
Les boîtiers Sony ne sont pas connus pour être les plus résistants aux éléments, les trappes et joints n’étant pas scellés par du caoutchouc. Les appareils de troisième génération de la marque semblent néanmoins avoir fait de gros progrès sur ce point là, du moins pour un ruissellement du haut vers le bas comme de la pluie (la trappe de la batterie n’étant pas jointée, permettant aux liquides de remonter par capillarité dans les entrailles de l’appareil).
Comme j’utilise des modèles de deuxième génération (a7r2 et a7s2), je n’ai pas le confort de ces avancées.
La situation est compliquée par l’utilisation d’optiques vintages, qui n’ont souvent aucune résistance aux éléments. L’absence de joints sur les éléments se rétractant, sur la monture ou dans les interstices permettrait facilement à l’eau de s’infiltrer entre les lentilles et potentiellement les voiler.
L’utilisation d’accessoires comme un enregistreur externe ajoute un autre point d’entrée à l’humidité, car les trappes d’accès aux connecteurs doivent rester ouvertes, rendant inopérants leurs joints.
Avec toutes ces considérations, voici donc les 3 moyens de protection contre la pluie. Je ne les affirme pas comme les meilleurs, mais les présente à titre d’information sur ce qui marche pour moi, avec les avantages et désavantages de chaque méthode.
Protection photo standard
Utilisation
Mise à jour 2022: les coutures n’étant pas étanchéifiées, cette protection n’est adaptée qu’aux petites averses occasionnelles. Je présente d’autre alternatives dans la partie II de cet article ICI
C’est la première protection de pluie que j’ai acheté pour un voyage en Islande à la mi-saison. Anticipant un temps parfois capricieux, j’ai comparé les modèles disponibles et les gammes de prix. J’ai acheté celle-ci, qui semblait un bon compromis entre fonctionnalité, prix et qualité. Ce n’est pas une protection de marque, mais ce n’était pas non plus la moins chère disponible (je l’ai payée 25€ environ).
J’ai jusque là été très satisfait, n’ayant retrouvé aucune goutte sur l’appareil même après une bonne heure sous la pluie.
Je n’ai pas choisi les modèles ayant une ouverture pour glisser l’œilleton de l’appareil, car je ne pense pas que le LCD du viseur de l’a7r2 soit protégé contre la pluie et que cela ajoutait un point d’entrée si le joint n’était pas parfait.
L’ensemble est composé de deux pièces, la partie principale où loge l’appareil et l’objectif, puis une extension pour les optiques extrêmement longues qui s’attache à la première par une bande velcro.
Les coutures sont renforcées mais ne sont pas étanchéifiées par de l’adhésif. Une exposition prolongée aux éléments pourrait commencer à les faire suinter.
La visière en plastique est assez large pour voir tous les réglages de l’appareil voir utiliser un moniteur de 5”.
Un volet en tissu peut être refermé pour la couvrir intégralement, il est alors maintenu par des bandes de velcro. Je n’en vois pas trop l’utilité, donc je le garde toujours dévoilé. Pour ça, deux bandes élastiques et une boucle permettent de le retenir replié sur lui-même comme sur la photo.
Les manches ne sont pas trop longues ou étroites et sont donc utilisables même avec des gants. Des élastiques avec boucle de serrage sont là pour ajuster et fermer l’ouverture au besoin.
L’appareil s’enfile dans la protection par une ouverture en bas. Elle est équipée d’une fermeture éclair avec glissière de chaque côté, pour s’adapter si le boîtier est fixé sur pied. Ainsi, il est protégé même des projections par le bas, ce qui peut se révéler utile en bord de mer. J’avais tendance à ne pas fermer cette ouverture en Islande, car avec le temps froid et humide, la chaleur de mes mains et l’atmosphère confinée de la protection produisait énormément de condensation.
Du côté de l’objectif, la protection se fixe par un autre élastique avec boucle réglable, en serrant le pare-soleil par exemple.
Un flap semi-rigide supplémentaire peut venir reserrer la protection autour de l’objectif ou servir de pare-soleil de fortune. C’est aussi là que s’attache l’extension grâce à du velcro.
L’extension possède aussi une ouverture sur le bas refermable par velcro et se fixe sur l’objectif par le même système d’élastique et de boucle en plastique.
Observations
Si la protection est parfois laborieuse à enfiler, nécessitant de faire passer l’objectif par le bas et de le tirer au travers de sa manche, l’avantage est que l’appareil est entièrement protégé, même des projections par le bas.
Il faut cependant faire attention à la condensation suivant les conditions atmosphériques.
Un autre désavantages est que même pliée, la fenêtre en plastique oblige à la garder à plat si l’on ne veut pas la marquer ou l’endommager. Elle rentrera facilement dans un sac à dos, mais pas dans une sacoche.
J’ai aussi des mains assez grandes, et il est parfois difficile de les glisser pour accéder à l’ouverture ou à la mise au point des objectifs suivant leur grosseur.
J’ai donc cherché un moyen plus portable et rapide de protéger mon appareil:
Protection minimaliste
Utilisation
Mise à jour 2022: les coutures n’étant pas étanchéifiées, cette protection n’est adaptée qu’aux petites averses occasionnelles. Je présente d’autre alternatives dans la partie II de cet article ICI
Grâce à des anneaux d’adaptation, tous mes objectifs possèdent un filetage de 77mm. Ainsi, tous les accessoires ou filtres que j’achète peuvent se monter sur tout mon parc optique. Un de ces accessoires est un pare-soleil en caoutchouc réglable trouvé sur Aliexpress. Extensible ou rétractable, il peut s’adapter à chaque optique sans provoquer de vignettage.
Avant: Pare-soleil retracté | Après: Pare-soleil allongé
Je me suis rendu compte que l’extension de la protection photo standard s’attachait facilement dessus, et voilà: une protection très simple et qui ne prend presque pas de place.
Le pare-soleil magnétique pour LCD se révèle aussi utile pour garder l’écran visible tout en le protégeant des gouttes (article sur cette protection d’écran ici).
Observations
C’est la protection que j’utilise le plus souvent car je peux la glisser dans ma sacoche, et le pare-soleil est soit déjà monté sur l’optique soit dans une poche facilement accessible. En quelques secondes, l’appareil est protégé des averses.
Si je dois rester longtemps sous la pluie, j’utiliserai des moyens plus importants mais lors de promenades ou en urgence, je n’ai pas trouvé plus simple.
Un désavantage est que si la protection est juste assez grande pour couvrir le boîtier et une optique de taille moyenne, il ne faut pas espérer pouvoir protéger un téléobjectif avec. La protection contre les projections n’est aussi pas idéale, car le dessous du boîtier n’est pas couvert.
Autre problème, comme le pare-soleil est caoutchouc n’est pas ouvert sur le bas, les gouttes d’eaux ont tendance à éclater dessus et éclabousser le bas de la lentille.
Protection pour rig vidéo et cage
Utilisation et fabrication
S’il est possible en photo de n’avoir besoin que de son boîtier et d’une optique, le matériel peut facilement devenir volumineux en vidéo, rien qu’avec l’ajout d’un moniteur et d’un follow-focus. Les protections photos deviennent bien trop petites et il faut donc trouver d’autres solutions.
Devant aller faire un voyage en Norvège en automne avec deux amis dans l’idée de tourner un petit court-métrage, nous avons décidé de fabriquer nous même des protections de pluie car le temps risquait d’être capricieux.
Elles ont été réalisées avec du tissu imprégné maintenu sur du fil de fer modelé en armature par du gaffer.
L’idée était bonne et les appareils étaient bien protégés même contre des pluies obliques par très grand vent, mais nous avons vite remarqué des défauts:
- La toile opaque empêchait de voir les réglages que l’on faisait lorsque la caméra était sur pied.
- La toile n’était pas assez longue sur le côté du follow-focus et il n’était pas suffisamment couvert
- La longueur de la protection n’était pas réglable et devenait gênante sur des focales trop courtes, il fallait tordre le fil de fer pour la réduire.
- L’arrière n’avait pas d’armature et la toile tombait donc droit, cachant le LCD de la caméra. La solution était de l’attacher avec des pinces mais l’appareil n’était du coup plus protégé à l’arrière
- Lors des déplacements de caméra, le fait que l’avant soit ouvert exposait l’objectif aux embruns. Il fallait donc jongler pour ne jamais mettre la cage face au vent et retrouver la lentille de l’objectif constellée de gouttes.
- Le vent était assez fort pour pousser la toile devant l’objectif, la rendant visible dans le cadre.
Dans mon temps libre, je suis donc revenu sur cette idée et ai fabriqué une version améliorée de cette protection.
Elle a été réalisée par le même fil de fer maintenu par du gaffer mais cette fois avec un rideau de douche plastique transparent. Tout à été découpé en une seule pièce pour éviter les fuites.
Le côté du follow-focus est plus long pour qu’il reste couvert.
J’ai fabriqué un système de glissière avec le fil de fer, qui permet de rétracter ou allonger la protection facilement. Il permet aussi de rigidifier l’ensemble même à pleine extension.
Avant: Glissière rétractée | Après: Glissière allongée
Avant: Protection de pluie au minimum | Après: Protection de pluie au maximum
L’arrière possède deux tiges pour maintenir la protection au-dessus du LCD ou une fois plié tout protéger.
J’ai laissé à l’avant plus du toile pour faire un flap rabattable et ainsi protéger l’avant de l’objectif lors des déplacements.
Enfin, j’ai fabriqué un set de pare-soleil se clippant sur un pare-soleil métal de 77mm. Comme présenté plus haut, le désavantage de ces pare-soleils en caoutchouc est que les gouttes qui tombent sur le bas éclaboussent la lentille. Ceux que j’ai découpés ne sont fermés que sur 3 côtés et corrigent donc ce problème. Ils sont assez rigides pour empêcher la toile d’obstruer l’objectif.
Le pare-soleil en métal a été trouvé sur eBay. Les découpes ont été faites dans une planche à découper Ikea en plastique. Le tout est clipsé ensemble par des bandes serre-câbles velcro.
J’ai aussi créé une protection pour mon enregistreur Atomos. J’ai cette fois trouvé une pochette pour documents en plastique dont les plis faisaient pile les bonnes dimensions. J’ai découpé les bords pour qu’ils ne gênent pas la connectique. Il se fixe sur l’Atomos par le filetage ¼” en haut et deux bandes de velcro collés sur les bords.
J’utilise mon Atomos à l’envers pour moins entendre le ventilateur, le dissipateur est donc orienté vers le bas au lieu du haut. Ici c’est aussi un avantage car il ne se retrouve pas étouffé par la protection.
Il faudra juste bomber le plastique pour le rendre noir mat et limiter les réflexions.
Observations
C’est bien sûr la protection la plus longue à mettre en place, demandant de l’enfiler dans la cage et de l’attacher avec les fils de fer, mais la protection est complète. Je n’aurai pas peur de devoir la laisser sous la pluie pendant des heures.
Il n’y a aussi pas besoin de l’enlever pour changer d’objectif ou de caméra, ce qui rend ce premier inconvénient moins gênant.
Tous les problèmes de la première version ont été corrigés, ce qui en facilite vraiment l’utilisation.
Le prix de construction est aussi très modeste, revenant à une vingtaine d’euros pour l’ensemble.
Un inconvénient serait l’absence de protection par le dessous, mais ce problème pourrait être corrigé en attachant une autre toile pour couvrir le bas.
Conclusion
Je vous ai donc présenté mes 3 moyens de protéger mes appareils de la pluie. Chacun à ses avantages et ses inconvénients mais tous ont une place suivant le scénario d’usage. J’espère que les informations et bricolages présentés auront été inspirants et sources d’idées pour vos projets.