Présentation de la sangle kinogear
Je me suis récemment lancé dans la production d’équipements textile et ai tenté de développer à mes yeux la sangle pour appareil photo idéale. Voici quelques détails et réflexions sur sa conception
Comme toujours, une liste de tous les autres articles de ce blog est disponible ICI.
Tout d’abord, une présentation rapide du cahier des charges que je m’étais donné :
-
proposer une sangle résistante et endurante dans le temps,
-
adopter un design confortable
-
proposer un ajustement rapide de la longueur,
-
proposer un système d’attache rapide au boîtier,
-
ajouter des possibilités de modification et réparation,
-
être compatible avec plusieurs systèmes.
Reprenons chacun de ces points en détail:
Une sangle résistante et endurante dans le temps
Ce paramètre impliquait l’utilisation de matériaux solides qui ne s’abîmeront pas et résistants à l’abrasion. Il était important pour moi de privilégier une origine européenne de tous les matériaux, j’ai donc fais le choix d’utiliser du Cordura et du ruban mil-spec en polyamide fabriqué en Allemagne.
Pour le choix de pièces plastiques, je me suis tourné vers le fabricant italien Due Emme, fournisseur de plusieurs armées européennes. Les pièces sont solides, bien dimensionnées et ne s’useront pas facilement.
Enfin, le fil utilisé pour l’assemblage est un fil fabriqué en Allemagne en polyester contrecollé à filament continu pour utilisation extérieure. Il est extrêmement solide, résistant aux UV et aux intempéries, assurant de longues années de tenue même en extérieur.
Créer un design confortable :
Lors du développement, c’est un des points qui a demandé le plus de temps et de révisions. En effet, l’utilisation de matériaux résistants à l’abrasion et endurants implique des textures qui ne sont pas les plus agréables au toucher. J’ai donc voulu limiter les zones de frottement et tout élément inconfortable. Par exemple, une couture de renfort peut rapidement devenir râpeuse. Je les ai donc réduites au maximum sans impacter la solidité du produit.
Le résultat est une sangle basée sur un ruban de 25mm de large, très solide mais à empreinte réduite et compatible avec énormément de pièces plastiques et accessoires.
Le pad, d’une largeur de 50mm, permet de répartir la charge sur une surface plus large et de moins ressentir le poids de l’appareil. Les deux triglide à chaque extrémité et la poche prévue à cet effet maintiennent fermement la sangle et évite que le pad ne glisse à l’utilisation.
La forme biseautée empêche la sangle de s’accrocher à d’autres équipements et réduit la sensation d’inconfort que des angles plus marqués pourraient produire. Il est courant de porter un sac à dos ou une sacoche photo en plus de l’appareil ; le design de la sangle, plat et sans aspérités, permet de s’intégrer facilement par dessus d’autres sangles, sans créer de surépaisseurs.
Réglage rapide de la longueur
La possibilité de régler la longueur de la sangle était une capacité importante à mes yeux. Sangle serrée lors des déplacements, le boîtier peut être maintenu contre le corps et ne ballote pas à chaque mouvement. Puis, lors de la prise de vue, la sangle peut être relâchée pour augmenter la liberté de mouvement.
En vidéo, elle est aussi très pratique pour former un support stable et stabiliser l’appareil. En pouvant régler la longueur d’une seule main, on peut s’adapter à chaque situation et cadrage sans perte de temps.
Proposer un système d’attache rapide
Un point important pour une bonne sangle photo est de pouvoir être facilement détachée de l’appareil. Dans mon cas, c’est surtout pour passer d’une utilisation à main levée en vidéo à une intégration de l’appareil sur une cage ou rig vidéo. Avoir une sangle attachée gênerait l’accès aux boutons et ne serait pas pratique.
Mais comment créer un système d’attache rapide sans création de pièces plastiques sur mesure ?
Là encore, c’est un des points qui a été le plus long a être développé.
Je me suis rapidement tourné vers un système de crochet/anneau, mais cela impliquait d’attacher un anneau sur l’appareil, anneau qui pourrait taper sur le boîtier, faisant du bruit (et donc rendant le système inutilisable pour de la vidéo) ou pire suivant le matériau, abîmer le boîtier.
Un anneau en métal semblait donc une mauvaise idée, mais un anneau en plastique serait-il assez solide sans devenir trop gros et gêner la prise en main de l’appareil ? Après des dizaines de prototype non satisfaisants, je suis revenu à un des systèmes les plus simples : créer un anneau directement avec une cordelette.
Mais là encore, trouver une solution adéquate ne s’avère pas si facile : quelle cordelette utiliser, comment former l’anneau, comment fixer la cordelette sur l’appareil ?
On trouve des cordelettes très fines et très résistantes en Dyneema, mais le matériau est lisse et un nœud risquerait de glisser et se défaire sans épissage. La paracorde est très résistante mais est trop large pour rentrer dans les anneaux de certains boîtiers, et là encore le nœud pourrait glisser.
La solution que j’ai trouvé est une cordelette texturée en fibre de nylon Cordura. Son diamètre limité passe dans tous les œilletons d’appareils que j’ai pu tester. La texture assure le nœud et prévient un glissement catastrophique, tout en étant très résistante à la charge et à l’abrasion.
Le nœud a aussi une utilité : il permet à la cordelette de tenir de façon optimale dans le crochet et de ne pas se bloquer dans la sécurité.
Le crochet aussi devait être assez costaud pour s’assurer que l’appareil soit bien maintenu. Les crochets plastiques utilisés de chez Due Emme ont été développés pour une charge de 60kgs suivant le fabricant. Ils proposent donc une très bonne marge de sécurité, sans avoir recours a des crochets en métal qui risqueraient d’abîmer l’appareil.
Modifiable et réparable
J’ai choisi de laisser à l’utilisateur un maximum de possibilités de personnalisation. Par exemple, si les crochets utilisés ne sont pas satisfaisants, il est possible de les remplacer facilement par la solution de son choix.
Si l’on veut alléger la sangle au maximum, le pad peut être retiré pour ne garder que la sangle de base. Si la moindre pièce venait à être abîmée, elle sera facilement remplaçable.
Compatibilité
Enfin, un des aspects négatifs des sangles photos du marché, surtout celles avec un système propriétaire d’attache rapide, est l’impossibilité de les utiliser sur autre chose qu’un appareil photo.
Grâce aux crochets standards utilisés, celle que j’ai développé peut servir sur n’importe quel sac ou sacoche disposant d’anneaux d’attache.
De plus, il suffit de former une boucle avec du cordage pour former un anneau et utiliser la sangle sur une cage vidéo ou tout autre matériel.
Conclusion
Beaucoup d’autres paramètres ont été considérés pour la réalisation de cette sangle, mais je me suis concentré dans cet article sur ceux qui me paraissaient le plus intéressant à partager.
Pour la moindre question ou explication, n’hésitez pas à laisser un commentaire sous cet article.
Les sangles photos à réglages rapides sont disponibles sur la boutique en ligne Kinogear à ce lien :
Kinogear – Sangle photo à réglage rapide